Comment nos choix financiers révèlent nos logiques internes ?

 


L’argent, ce miroir invisible

L’argent est rarement un sujet neutre. 

On le croit souvent réduit à des colonnes de chiffres, des graphiques ou des conseils d’experts, comme s’il existait dans une bulle à part, déconnectée du reste de notre vie. Pourtant, chaque décision financière que nous prenons  : épargner, investir, dépenser, ou même éviter de regarder son compte en banque, est bien plus qu’un acte technique. Elle est le reflet d’une histoire personnelle, d’un système de croyances, parfois même d’une blessure ancienne.

Prenez un instant pour y réfléchir : pourquoi certaines personnes thésaurisent-elles au-delà du raisonnable, tandis que d’autres dépensent comme si demain n’existait pas ? Pourquoi un même montant sur un compte peut-il déclencher de l’angoisse chez l’un et de la sérénité chez l’autre ? La réponse ne se trouve pas dans les chiffres, mais dans ce que l’argent représente pour chacun. Il est le langage silencieux de nos peurs, de nos désirs, et de nos logiques internes les plus enfouies.

Dans cet article, nous allons explorer comment l’argent, loin d’être un sujet isolé, s’inscrit dans un réseau complexe de significations. Nous verrons aussi comment nos décisions financières, apparemment rationnelles, suivent en réalité des schémas profonds, et comment un simple changement d’équilibre  personnel, professionnel ou émotionnel , peut les transformer sans que nous en ayons toujours conscience.

L’argent n’est jamais un sujet isolé

Imaginez un instant que l’argent soit une rivière. Son cours ne dépend pas seulement de la pluie qui tombe aujourd’hui, mais aussi du relief qu’elle a creusé au fil des années, des obstacles qu’elle a rencontrés, et même des crues ou des sécheresses passées. 

Nos décisions financières fonctionnent de la même manière : elles sont façonnées par des couches successives d’expériences, d’éducation et d’influences extérieures.

Prenons l’exemple de Sophie, une cheffe d’entreprise qui, malgré des revenus stables, éprouve une angoisse tenace à l’idée de dépenser pour son propre confort. En creusant, elle réalise que cette réticence remonte à son enfance, où chaque euro dépensé « pour le plaisir » était perçu comme une faute par ses parents. Aujourd’hui, même si sa situation le permet, elle reproduit ce schéma : . Son portefeuille n’est pas seulement un outil de gestion, mais le dépositaire d’une histoire familiale.

De même, nos choix sont aussi influencés par le milieu dans lequel nous évoluons. 

Un cadre supérieur dans un secteur compétitif peut se sentir obligé d’afficher – non par envie réelle, mais par peur de ne pas être à la hauteur. À l’inverse, un entrepreneur ayant grandi dans un environnement où l’argent était tabou pourra éviter les discussions financières par gêne, même si cela dessert ses intérêts.

L’argent n’est donc jamais un sujet isolé. 

Il est le carrefour de notre éducation, de notre environnement social, et de nos expériences passées. Ignorer ces dimensions, c’est risquer de répéter des schémas qui ne nous servent plus, sans même comprendre pourquoi.

Nos décisions financières : des schémas en action

Si l’argent est un miroir, nos décisions financières en sont les reflets mouvants. Elles suivent des logiques internes, souvent invisibles, qui se répètent comme des partitions bien apprises. 

Ces schémas ne sont pas toujours négatifs, ils peuvent aussi être des forces, comme une discipline d’épargne héritée d’un grand-parent prévoyant. Mais lorsqu’ils deviennent des prisons, ils limitent notre capacité à évoluer.

Prenez l’exemple de Thomas, un consultant indépendant qui, malgré des revenus confortables, reportait systématiquement ses déclarations fiscales à la dernière minute. En apparence, c’était une simple question de procrastination. En réalité, cette habitude cachait une croyance profonde : « , alors je dois me punir en me mettant dans l’urgence. » Son retard n’était pas un hasard, mais la manifestation d’un conflit interne entre succès et culpabilité.

Ces schémas se déclinent à l’infini. Il y a ceux qui , comme s’ils préparaient une famine imaginaire. Ceux qui évitent tout investissement par crainte de l’échec, alors que leur situation leur permettrait de prendre des risques calculés. Ou encore ceux qui dépensent compulsivement pour combler un vide, transformant chaque achat en une tentative éphémère de satisfaction.

Ce qui est fascinant, c’est que ces logiques opèrent souvent en pilote automatique. Nous croyons agir de manière rationnelle, alors que nos choix sont guidés par des scripts écrits bien avant que nous ne prenions conscience de leur existence. 

La bonne nouvelle ? Une fois identifiés, ces schémas peuvent être réécrits.

Quand l’équilibre change, les décisions financières aussi

Nos logiques internes ne sont pas figées. Elles évoluent avec nous, surtout lorsque notre équilibre personnel ou professionnel se transforme. Un divorce, une promotion, une crise existentielle, ou même une rencontre marquante peuvent agir comme des catalyseurs, révélant ou modifiant nos rapports à l’argent.

Considérons le cas de Claire, une dirigeante qui, après un burnout, a réalisé que son obsession pour le contrôle financier était en réalité une tentative de maîtriser l’immaîtrisable. Avant sa prise de conscience, chaque euro dépensé était source de stress, chaque investissement devait être justifié à l’extrême. Après avoir travaillé sur son équilibre émotionnel, elle a commencé à voir l’argent non plus comme une menace, mais comme un outil au service de sa liberté. Ses décisions financières ont changé non pas parce que ses revenus avaient augmenté, mais parce que son rapport à elle-même avait évolué.

Ces basculements ne sont pas rares. Un héritage inattendu peut révéler

Une séparation peut pousser à réévaluer ses priorités,

Même une crise économique, souvent perçue comme une menace, peut devenir l’occasion de clarifier ses valeurs et de réorienter ses choix.

Ce qui est frappant, c’est la rapidité avec laquelle ces changements peuvent survenir. 

Une fois que l’équilibre intérieur se déplace, les décisions financières suivent, comme aimantées par une nouvelle boussole. Cela ne signifie pas que le travail est facile ; remettre en question des schémas ancrés demande du courage. Mais cela prouve que nos logiques internes ne sont pas une fatalité.

L’argent comme levier de conscience

Nos choix financiers ne sont pas que des actes économiques. Ils sont les symptômes de nos croyances, les échos de nos histoires, et les marqueurs de nos équilibres intérieurs. En les observant avec attention, nous pouvons y lire bien plus que des chiffres : nous y découvrons nos peurs, nos désirs, et les limites que nous nous imposons.

La vraie liberté financière ne commence pas par accumuler davantage, mais par comprendre ce que l’argent représente pour nous. Est-ce une source de sécurité ? Un moyen de contrôle ? Un symbole de réussite ou, au contraire, de culpabilité ? Ces questions ne relèvent pas de la comptabilité, mais de l’introspection.

Et si, au lieu de subir nos schémas, nous les utilisions comme des guides ? Et si chaque décision financière devenait une occasion de nous connaître un peu mieux, et d’aligner nos actes avec qui nous sommes vraiment ?

Peut-être est-ce là le plus grand investissement que nous puissions faire : .

Question pour vous cher lecteur : Quelle histoire votre rapport à l’argent raconte-t-il ? 


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