L' absence de remise en question nous transforme en marionnettes
Il existe une forme de : celle qui nous lie à nos propres certitudes.
Quand nous cessons de nous remettre en question, nous devenons les pantins d’un système de pensée qui nous dépasse. Ce n’est pas seulement une question de conformisme ou de lâcheté intellectuelle, mais le résultat d’un , où la peur de l’inconnu étouffe la curiosité, et où l’illusion de la maîtrise nous aveugle sur notre propre aliénation.
Comment en sommes-nous arrivés là ?
Notre époque, malgré son culte de l’individualisme, produit des esprits formatés. Les , sous couvert de rationalité ou de productivité.
On nous apprend à résoudre des problèmes, mais rarement à interroger les cadres dans lesquels ces problèmes sont posés. Les méthodes « éprouvées », les bonnes pratiques et les recettes toutes faites deviennent des dogmes, et ceux qui les remettent en question sont souvent perçus comme des perturbateurs, voire des naïfs. Pourtant, tout progrès passe par là .... Par une vision, une remise en question.
, qu’ils soient économiques, politiques ou sociaux. Elle crée une pensée unique, non pas par la contrainte, mais par l’habitude, par la répétition, par la peur de sortir du rang.
La peur, justement, joue un rôle central. Peur de l’échec, peur du jugement, peur de l’instabilité. Remettre en question, c’est accepter de se confronter à l’incertitude, à la possibilité de se tromper, à la nécessité de reconstruire ce que l’on croyait acquis. Beaucoup préfèrent la sécurité des idées reçues à l’inconfort de l’interrogation. Cette peur est entretenue par des environnements où l’erreur est sanctionnée, où la divergence est mal vue, où l’autorité ; qu’elle soit hiérarchique ou algorithmique ; dicte ce qui est acceptable ou non.
Et puis, il y a cette parce que nous suivons des règles, des procédures, des modes de pensée validés par la majorité. Mais cette maîtrise est un leurre.
En refusant de questionner, nous abandonnons notre autonomie à des systèmes qui pensent à notre place. Nous devenons des exécutants, des consommateurs de pensées toutes faites, des marionnettes dont les fils sont tirés par des logiques qui nous échappent. Les us et coutumes prennent le pas sur la clarté.
Les conséquences de la pensée unique
Quand la remise en question disparaît, . Les solutions deviennent répétitives, les innovations superficielles, les décisions prévisibles. Les organisations qui étouffent le débat interne finissent par scléroser, incapables de s’adapter à un monde en mouvement. Mais le pire n’est pas là. Le vrai danger, c’est l’. Nous inscrivons la bêtise par conformisme et ne la remettons pas en question, nous préférons nous remettre en cause.
Sans remise en question, nous perdons peu à peu la capacité de distinguer ce qui nous appartient vraiment de ce que nous avons simplement intégré par conformisme.
Nos choix ne sont plus les nôtres ; ils sont le reflet des attentes des autres, des normes sociales, des tendances du moment. Nous agissons par réflexe, par habitude, par peur de décevoir ou de détonner. Notre pensée se fige, notre esprit se rigidifie, et nous devenons vulnérables à toutes les formes de manipulation , qu’elles viennent du marketing, de la politique ou des dynamiques de groupe.
Pire encore, nous perdons confiance en notre propre jugement. Quand on ne s’interroge plus, on doute de moins en moins… jusqu’à ne plus oser douter du tout. Nous devenons dépendants des experts, des influenceurs, des algorithmes, qui nous disent ce qu’il faut penser, comment il faut agir. Cette dépendance est d’autant plus dangereuse qu’elle est invisible : nous croyons choisir, alors que nous obéissons.
La
Se remettre en question, c’est d’abord accepter que nos certitudes ne sont pas des vérités absolues, mais des hypothèses à tester, à affiner, à dépasser. C’est reconnaître que nos croyances, nos méthodes, nos décisions méritent d’être examinées à la lumière de l’expérience et de la réflexion. Ce n’est pas un signe de faiblesse, mais au contraire une preuve de force : celle de préférer la vérité à l’illusion, la lucidité au confort.
Cette remise en question n’est pas un exercice solitaire. Elle passe par un , une forme de collaboration intérieure où nos doutes, nos interrogations, nos contradictions deviennent des partenaires dans la prise de décision. Elle implique de se demander : « Pourquoi est-ce que je pense cela ? Quelles sont les preuves qui soutiennent cette idée ? Quels sont les biais qui pourraient m’influencer ? » Elle exige aussi de sortir de sa zone de confort, d’expérimenter, de tester de nouvelles approches, même si elles semblent risquées.
Mais pour que cette remise en question devienne une habitude, il faut lui donner un cadre. Cela peut passer par des rituels, un temps de réflexion quotidien, un journal où l’on consigne ses doutes et ses apprentissages, des échanges avec des personnes qui ne pensent pas comme nous. Il s’agit de créer des espaces où le questionnement est non seulement autorisé, mais encouragé.
L’impact sur nos décisions, nos actions et notre leadership
Quand nous intégrons la remise en question dans notre processus décisionnel, nos choix deviennent plus conscients, plus alignés avec nos valeurs et nos objectifs. Nous évitons les pièges des biais cognitifs, des effets de mode, des pressions extérieures. Nos actions gagnent en cohérence et en efficacité, non pas parce qu’elles suivent un modèle imposé, mais parce qu’elles sont le fruit d’une réflexion approfondie, d’une volonté propre.
Mais l’enjeu dépasse la simple qualité de nos décisions : il touche à notre capacité à nous inscrire dans une posture de leader.
Un leader n’est pas celui qui prend des décisions pour les autres, mais celui qui assoit sa propre vérité, sans chercher à imposer son pouvoir sur l'autre.
Cette distinction est fondamentale. Le leadership authentique ne se mesure pas à l’aune de l’autorité exercée sur un groupe, mais à la capacité d’incarner une vision claire, assumée et réfléchie ; une vérité personnelle qui émerge d’un travail introspectif et critique.
Un leader ne se définit pas par sa capacité à diriger les autres, mais par sa capacité à se diriger lui-même, à questionner ses propres certitudes et à agir en cohérence avec ses valeurs, sans attendre la validation extérieure.
C’est cette autonomie intellectuelle qui fait la force d’un leader.
Quand nous renonçons à nous remettre en question, nous perdons cette capacité à forger notre propre vérité. Nous nous contentons alors de reproduire des schémas préexistants, de suivre des règles établies, de nous soumettre à des attentes qui ne nous appartiennent pas.
Nous devenons des suiveurs, non pas parce que nous choisissons de l’être, mais parce que nous avons abandonné notre pouvoir de penser par nous-mêmes.
Un leader, au contraire, est celui qui ose dire : « Voici ce que je pense, voici ce que je choisis, voici ce que je porte » , sans exiger que les autres adoptent sa vision, mais en l’incarnant avec suffisamment de conviction pour inspirer.
Cette posture est exigeante, car elle demande de sortir du confort de la pensée unique. Elle implique d’accepter que nos idées puissent être contestées, que nos décisions puissent être remises en cause, et que notre vérité n’est pas une vérité absolue, mais une construction en mouvement. C’est précisément cette humilité, cette reconnaissance que notre pensée est toujours perfectible , qui donne au leadership sa légitimité.
En refusant de nous remettre en question, nous renonçons à cette légitimité.
Nous nous transformons en marionnettes des us et coutumes, des traditions non interrogées, des normes sociales qui nous dictent ce qui est « normal » ou « acceptable ». Nous laissons les autres définir les limites de notre pensée, et nous perdons ainsi la capacité à nous inscrire dans une posture de leader, non pas un leader qui domine, mais un leader qui incarne, qui questionne, et qui ouvre des possibles..
C’est d’abord quelqu’un qui assume pleinement ses propres choix, qui ose sortir des sentiers battus, qui refuse de se laisser dicter sa pensée par les us et coutumes, les traditions non questionnées ou les attentes sociales. Quand nous cessons de nous remettre en question, nous renonçons à cette posture. Nous devenons des suiveurs, des exécutants, des marionnettes dont les actions sont déterminées par ce que « l’on a toujours fait », par ce que « tout le monde pense », par ce que «le système attend de nous».
Nous perdons ainsi la capacité à incarner un leadership authentique.
Quand nous acceptons passivement les règles, les normes et les croyances dominantes, nous abandonnons notre pouvoir de transformation. Nous laissons les autres définir ce qui est possible, ce qui est acceptable, ce qui est « normal ». Nous nous soumettons à une autorité extérieure , qu’elle soit hiérarchique, culturelle ou sociale, au lieu d’affirmer notre propre autorité intérieure.
C’est là que réside la véritable aliénation : nous faisons d’autres personnes des leaders de notre existence, alors que nous devrions nous-mêmes incarner cette posture.
La remise en question est donc un acte de réappropriation.
Elle nous permet de sortir du rôle de suiveur pour redevenir l’auteur de nos choix. Elle nous rend capables de dire : « Non, ce n’est pas comme ça, parce que j’ai réfléchi, analysé, et je choisis une autre voie. » Elle transforme notre rapport au pouvoir , non pas le pouvoir sur les autres, mais le pouvoir sur nous-mêmes, sur nos décisions, sur notre destin.
Cette pratique a aussi un effet libérateur sur notre résilience. Face à l’échec ou à l’imprévu, nous ne sommes plus désarmés, car nous avons l’habitude d’analyser, d’ajuster, de rebondir. Nous devenons des acteurs, et non plus des spectateurs de notre propre vie. Et c’est précisément cette capacité à agir en conscience qui fait la différence entre un leader et un suiveur.
Enfin, la remise en question a une dimension collective. Un individu qui cultive sa pensée motrice, influence son entourage. Il inspire les autres à faire de même, créant une dynamique où l’autonomie intellectuelle devient une norme, et non une exception.
Un vrai leader ne se contente pas de diriger : il éveille chez les autres le désir de penser par eux-mêmes
Pour aller plus loin : Au delà du travail que je fais en stratégie financière, je m'applique (depuis 2010) à vous aider à retrouver un processus décisionnel libéré de tout parasitage afin de vous affirmer dans vos actions.
J'ai conçu, entre autre, des cursus stratégiques (à faire par vous-même) pour vous aider à pratiquer la réflexion en m'appuyant sur différents principes universels étudiés et expérimentés.
Si j'ai fais également le choix de m'intéresser tardivement à la notion de finance c'est justement car tout individu est considéré comme un agent économique rationnel , je précise au pays de la théorie.... car ce n'est pas le cas. Il est important d'ouvrir ses yeux, de se retirer de schémas étriqués pour prendre des décisions qui nous ressemblent véritablement.

Commentaires
Enregistrer un commentaire
Merci pour votre votre lecture et votre commentaire !